Le documentaire d’Alina Skrzeszewska Game girls nous dresse le tableau d’un couple composé par Teri et Tiahna du quartier de Skid Row à Los Angeles.

 

La réalisatrice brosse un portrait intimiste de ces deux femmes noires, et au-delà celui d’un quartier où les pauvres et les sans-abris cohabitent entre deux rondes de police. Teri toute menue, souffre d’une maladie mentale, Tiahna bien enveloppée, sort de prison pour trafic de drogue. Pourtant point de misérabilisme devant l’objectif de la caméra, mais au contraire une grande empathie de la part de la réalisatrice qui nous fait partager les espoirs de changement de ces deux femmes. On les suit ainsi dans l’atelier d’expression artistique où les habitantes du quartier viennent s’exprimer, lors de leurs démarches dans la recherche d’un appartement en dehors du quartier, et d’une façon plus générale dans leur quotidien. On partage également leurs disputes que l’on sent facilitées par leurs mauvaises conditions de vie. Même si la réalisatrice ne s’appesantit pas sur l’environnement du couple, il est évident qu’il est difficile d’ échapper à un certain « déterminisme social » en Amérique où il vaut mieux naitre homme blanc, riche et en bonne santé que femme noire, pauvre et malade.

 

Un regard toujours à la bonne distance, bienveillant et bien voyant, pour un documentaire captivant.

L.S.