Tampopo du réalisateur japonais Juzo Itami est un des meilleurs films sur la nourriture jamais réalisés. Cette ressortie en version restaurée vient à point nommé avant les fêtes de fin d’année pour nous ouvrir l’estomac et nous dilater la rate.

La critique :

Tampopo de Juzo Itami est un film qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qui est néanmoins fort goûtu. En effet dans un pays où la nourriture, encore plus qu’en France, est une chose sacrée, les protagonistes partent à la recherche de la meilleure façon de préparer la soupe de ramens (nouilles japonaises). Cette quête du Graal extrême-orientale façon « western-ramens » torture les spectateurs en leur donnant l’eau à la bouche, véritable supplice de Tantale quand vient la description des différents mets et la cuisson des fameuses soupes !

Tampopo possède une petite gargote et propose seule, sans trop de succès depuis la mort de son mari, ses bols de soupe aux routiers de passage. Un jour Goro, l’un d’entre eux, décide de lui donner un coup de main. Au propre quand il vire manu militari les clients récalcitrants hors du boui-boui, mais aussi en l’aidant à améliorer sa recette. Il l’entraine pour cela dans divers autres établissements afin d’espionner leur savoir-faire et découvrir le secret de la meilleure recette de soupe de nouilles. Bien évidemment cette quête ne sera pas de tout repos, les incidents se multiplieront, donnant au film tout son sel…

On regrettera néanmoins certains intermèdes. Si quelques-uns sont délicieux ou étonnants comme celui qui met en scène une femme qui, mourante, trouve néanmoins la force de préparer un dernier repas pour la famille qui la pleure, sacralisant encore plus l’acte de la préparation de la nourriture, d’autres arrivent comme un cheveu sur la soupe. On pense aux tribulations d’un autre personnage, un yakuza en costume blanc dont les pérégrinations cassent plutôt, à mes yeux, le rythme de la quête primitive même si Itami se sert de ces intermèdes pour pimenter son film de références cinématographiques.

Vous l’aurez compris, ce film, au croisement de genres aussi différents que le western, le thriller, la comédie musicale (Le film contient en effet un passage chanté), le film érotique, le mélodrame, la comédie burlesque, le film de yakuzas, et j’en oublie certainement, est un des meilleurs films sur la nourriture jamais réalisé. Cette ressortie en version restaurée vient à point nommé avant les fêtes de fin d’année pour nous ouvrir l’estomac et nous dilater la rate.

Bon appétit !

Laurent Schérer

La bande-annonce :