"Unicorn wars" du réalisateur espagnol Alberto Vazquez est un conte fantastique. Cette critique acerbe du militarisme et de l’intolérance met en lumière les travers de notre société par le biais d’une guerre entre nounours et licornes.

La critique :

Après Psiconautas qui nous avait enchanté, le réalisateur espagnol Alberto Vazquez présente Unicorn wars un film d’animation qui n’est pas forcément pour les enfants. Vous souvenez-vous de la mort de la mère de Bambi tuée par un chasseur ? Cela vous a très certainement tiré des larmes si vous avez vu cette scène étant petit. Dans Unicorn wars, ce n’est pas une biche mais des centaines de licornes qui seront sacrifiées par une armée de nounours qui les accusent de les avoir chassés de la forêt. Il faut dire que les licornes avaient de bonnes raisons à l’époque, puisque les nounours avaient décrété que Dieu leur avait indiqué qu’ils étaient des êtres supérieurs destinés à régner sur le monde. Mais rassurez-vous, les licornes savent se défendre. Nous allons donc assister à une boucherie sans précédent pour la possession d’une forêt dans laquelle de nombreux animaux mourront victimes de dommages collatéraux.

Pourquoi aller voir ce film ? Tout simplement, vous l’avez compris, parce que ce conte fantastique met en lumière les travers de notre société par le biais d’une critique acerbe du  militarisme et de l’intolérance. On y retrouve ainsi tous les poncifs des films de guerre. Pour n’en citer qu’un, l’entrainement militaire des nounours ressemble fort à celui vu dans le Full metal jacket, de Stanley Kubrick, le reste étant à l’avenant. On peut donc voir à travers ce film tous les conflits du monde, toutes les guerres d’envahisseurs et autres coups d’État. Dénonçant la mise en scène de la propagande, le film traite également du patriarcat - Les nounours sont ici clairement identifiés comme mâles alors que les habitantes de la forêt ont toutes des voix féminines -.  Fanatisme, héroïsme guerrier, personnages décérébrés, la guerre est une négation de l’esprit où le racisme et la religion sont souvent les déclencheurs. Mais le film traite aussi d’émotions et de sujets plus intérieurs comme la jalousie, l’ambition, la trahison, l’homophobie, la grossophobie et les relations familiales.

Dans un décor dessiné en 2D où la forêt luxuriante et colorée dans laquelle vivent les licornes s’oppose à la sécheresse du camp militaire nounours, cette fable antimilitariste et écologiste nous propose en cerise sur le gâteau une nouvelle mythologie de la création de l’humanité. Mais je ne veux pas vous en dire plus. Le monde des licornes doit garder une part de mystère. Pour tout savoir, allez voir ce film… sans vos enfants de moins de 12 ans.

Laurent Schérer

La bande-annonce :