Grosse colère et fantaisies est une nouvelle création de La Chouette au cinéma. Arnaud Demuynck nous propose ici de découvrir un programme autour des émotions que peuvent déjà ressentir les enfants au cours de leur jeune vie. L’ennui, la colère, le deuil et la tristesse qui l’accompagne, la peur, sont ainsi au rendez-vous des quatre premiers courts du programme. Le cinquième est l’adaptation d’un conte populaire revisité.

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La critique :

Dans le premier, Vague à l’âme, réalisé par Cloé Coutel, nous suivons une petite fille toute seule sur une plage. Dans une atmosphère cotonneuse celle-ci s’ennuie visiblement et aimerait que d’autres enfants viennent jouer avec elle. Mais personne ne s’intéresse à elle. Elle va en profiter pour observer plus précisément la nature qui l’entoure et les petits êtres qui ont la plage pour milieu naturel. Elle trouvera alors des ressources pour s’amuser toute seule jusqu’à l’appel de sa mère pour aller manger.

Le second qui donne son titre au programme est une adaptation par Célia Tisserant et Arnaud Demuynck d’un livre de la dessinatrice Mireille D’Allancé. Le film nous croque le portrait d’un enfant très en colère. Sa rage sera ainsi personnifiée dans le court par un monstre de couleur rouge que le petit garçon expulsera de son corps et finira par réduire à une toute petite taille, idéale pour l’enfermer dans une boite ! Grosse colère montre ainsi qu’il est possible de dominer un sentiment qui n’est pas bien accepté par son entourage.

Le troisième, Les biscuits de Mamy, de Frits Standaert, présente un enfant face au deuil. La tristesse l’envahit après le décès de sa grand-mère, mais parce qu’il se remémore les meilleurs souvenirs passés avec elle et qu’il en invente de nouveaux, il finit par accepter la séparation. Sans jamais édulcorer le ressenti de l’enfant, le film aborde avec une grande finesse un sujet difficile.

Le quatrième, Quand j’avais peur du noir, une autre adaptation de Mireille d’Allancé par Célia Tisserant et Arnaud Demuynck, fait la part belle à la peur. Dans une atmosphère fantastique les meubles se mettent à bouger, les ombres deviennent menaçantes, mais parce qu’il se donne comme mission de sauver son doudou, le petit garçon saura maitriser son angoisse.

Ces petits films montreront au jeune spectateur qu’il n’est pas le seul à être ému par son environnement, les personnages dessinés mettant en valeur des émotions qu’il a pu lui-même ressentir. Il apprendra ainsi qu’il est possible de les maitriser, de les canaliser, l’imaginaire apportant alors un précieux soutien, afin que, tout en respectant ses sentiments, ces émotions ne l’envahissent pas au point de le paralyser. Ces courts métrages permettront donc aux enfants de mieux se connaitre et de parvenir à comprendre leur entourage.

Un très beau programme recommandé aux enfants dès trois ans et qui sera sans nul doute l’objet de nombreuses discussions entre les jeunes spectateurs et leurs accompagnants.

Laurent Schérer

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La bande-annonce :

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