Cette troisième édition du Cinéma comme il va se déroulera à un moment où le cinéma français d'auteur s'inquiète avec raison pour son avenir. La journée consacrée au groupe de producteurs-réalisateurs argentins El Pampero Cine (dont n'a été distribué en France jusqu’à présent que le film-monde de Mariano Llinás, La Flor) proposera une forme de réponse à ces angoisses tant ce collectif a su inventer une nouvelle façon de produire des films, en même temps que d'expérimenter très librement formes et récits. Expérimentation à laquelle fait écho, en Italie, le nouveau film d’Alessandro Comodin. Autre perspective pour le cinéma d'auteur français, parmi tant d'autres que nous aimerions voir fleurir : Goutte d'or de Clément Cogitore, qui représente une manière très stimulante de relier art contemporain et cinéma « du milieu », questionnements formels et questions politiques. Tandis que le la d'un horizon rêvé – toujours en termes de production autant que de forme – nous sera donné en ouverture par le sidérant film d'un octogénaire : EO de Jerzy Skolimowski. À travers la dernière œuvre en date d'un cinéaste compagnon des Cahiers du cinéma depuis ses premiers films des années 1960, nous célébrerons de la manière la plus vivante qui soit ces perpétuels ponts entre passé et présent, histoire et invention, qui sont au cœur du travail critique et théorique de la revue. C'est aussi ce qui sera en jeu dans l'hommage que nous rendrons au critique Serge Daney (à l'occasion des trente ans de sa mort) à travers la diffusion du film d'un cinéaste qu'il admirait et avec lequel il s'était entretenu dans son émission radiophonique Microfilms : Duvidha de Mani Kaul. (Source RV Presse - Copyright © Rendez-vous)

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