Il y a des films qui agissent comme des uppercuts. Des oeuvres dont la vision marquera à jamais le spectateur qui pendant une heure trente a plongé dans un univers où la vision d'un cinéaste lui a offert un autre regard sur le monde. L'Incinérateur de cadavres  n'est pas qu'un bon film. Ce serait réducteur de le limiter à ce simple qualificatif alors que c'est un chef-d’oeuvre. La force du film est de donner au totalitarisme le visage d’un homme enfant zélé, sans la moindre conscience ni surmoi, qui veut jouir de l’autre sans jamais devoir faire face à ses responsabilités. L'instrument incinérateur ne fait pas que brûler des corps, il anéantit aussi toute pensée et humanité chez le personnage principal.