Il y a presque trente ans sortait le film d’Harold Ramis Un jour sans fin avec dans les rôles principaux Bill Murray et Andie MacDowell. Ce film devenu culte ressort ce 10 août en version restaurée grâce au distributeur Les acacias. Il est toujours aussi frais et amusant.

La critique :

Habitant de Pittsburgh (Pennsylvanie), Phil Connors (Bill Murray) est présentateur météo sur une chaine de la télévision locale. À ce titre il est dépêché pour le 2 février à Punxsutawney à la fête de la marmotte, accompagné de son caméraman (Chris Eliott) et de Rita, la productrice de l’émission (Andie Mac Dowell). Il compte s’y ennuyer ferme, surtout que ce n’est pas la première fois qu’il couvre l’évènement. Mais la mauvaise journée attendue va se révéler être un vrai cauchemar. En effet, le lendemain, alors qu’il est resté sur place bloqué par une tempête de neige, il ouvre de nouveau les yeux sur le 2 février, averti par son réveil radio programmé à 6 h 00, et doit revivre les évènements déjà vécus.

Le film nous présente alors, au cours des journées qui se répètent, la transformation du journaliste, personnage assez odieux, égoïste, méprisant et cynique, en être humain sociable. Profitant du fait que ses actes n’ont aucune importance, il s’amuse d’abord à faire n’importe quoi. Cette liberté dont tout le monde a au moins une fois rêvé dans sa vie, celle qui autorise des actes sans conséquences dommageables, amène bien sûr à des situations comiques. Mais Phil se rend compte assez rapidement de la vacuité d’une vie ainsi menée. Parce qu’il tombe amoureux de Rita, notre présentateur cherche alors à se forger une conduite qui devrait amener sa belle à se laisser séduire en moins de vingt-quatre heures. Il profite pour cela d’une situation qui lui laisse la possibilité de réaliser de très nombreux essais et moult entrainements alors que le commun des mortels se voit condamné à assumer ses choix.

Le réalisateur, travaillant à partir d’une écriture scénaristique parfaitement maitrisée, joue lui aussi avec le temps au montage, en ralentissant ou accélérant les périodes d’apprentissage. Cela lui permet de renouveler les effets comiques sans lourdeur et de donner ainsi une grâce certaine au film.

Cette comédie sentimentale, magnifiquement interprétée par ses deux acteurs principaux, est donc plus profonde qu’elle n’en a l’air au premier abord. Elle touche son spectateur qui s’attache à la quête du personnage masculin, tout en sachant que le personnage de Rita est loin de n’être qu’un simple faire valoir. Si Phil apprend de ses erreurs, c’est en effet Rita qui sera celle qui, au final, décidera si notre amoureux est digne de rédemption. Phil, qui, au début du film, se prenait pour un dieu régnant sur un espace, celui de la ville Punxsutawney et un temps, celui de la journée du 2 février, devra apprendre l’humilité pour franchir les bornes dans lequel il reste enfermé.

Un film à voir et à revoir sans modération.

Laurent Schérer

La bande-annonce :