Cat, Fouad, Antoine, Sami et Aimé, âgés de 10 à 12 ans sont des élèves d’un établissement scolaire d’un village de Corse. Il sont liés par un grand secret. Pour lutter contre la pollution de leur rivière ils ont décidé d’incendier l’usine qui en est responsable. Mais leurs motivations ne sont pas forcément celles qu’ils affichent.

La critique :

Pierre Salvadori fait fort avec cette nouvelle comédie. En effet nous retrouvons dans celle-ci l’émotion et l’hilarité qui régnait dans son précédent film En liberté ! avec une certaine fraicheur en plus. Celle-ci est apportée par des comédiens impayables de drôlerie et de justesse desquels émerge une incroyable énergie. Cette énergie, ils la tirent de la conviction qu’ils œuvrent pour le bien commun. Ils se sentent ainsi comme des petits poucets en guerre contre un méchant ogre qui détruirait la nature. Ils s’imaginent également en nouveau  Robin des bois qui souhaiterait administrer une justice climatique face à un pouvoir despotique. À ce titre, les bois seront d’ailleurs leur cachette quand le danger se fera plus pressant, car concentrés sur la mission qu’ils se sont donnés ils ne mesureront pas toujours les conséquences de leurs actes. Mais c’est justement cela qui leur permet d’agir. Une certaine absence d’inhibition et une capacité d’imagination et d’émerveillement qui n’a pas encore été brisée pour en faire des adultes résignés.

Pierre Salvadori a réussi à donner à chacun des enfants une personnalité propre très bien mise en valeur. S’il s’agit d’une bande, elle est constituée d’individualités fortes, dont les caractères vont être exposés avec finesse grâce à un scénario solide que les différentes actions enrichissent tout en apportant un éclairage nouveau sur chacun des protagonistes.

En filmant cette histoire le réalisateur pose des questions très sérieuses : pêle-mêle, celles de la lutte contre la pollution, de la fin et des moyens, de la solidarité familiale, du respect des institutions et de l’autorité, des relations amicales et amoureuses, de la trahison du mensonge et du pardon, et surtout de l’organisation d’un groupe,  le réalisateur nous interrogeant alors sur la notion même de démocratie. En effet, malgré des individualités et des parcours différents, comment peut-on réussir à créer des liens afin de construire un groupe cohérent de personnes associées pour un but déterminé ? Le microcosme qu’est la petite bande met alors joyeusement en lumière les dysfonctionnements de notre société d’adultes qui devraient en apprendre de ses enfants en ce qui concerne l’engagement et la justice.

Un film dynamique, frais, et drôle à voir en famille cet été.

Laurent Schérer

La bande-annonce :