Dépassant les stéréotypes inhérents au genre, le réalisateur Chilien Giordano Gederlini nous propose avec son thriller Entre la vie et la mort, une histoire passionnante, entre tragédie et film d’action, à découvrir en salles.

La critique :

Léo Castaneda (Antonio de la Torre), un Espagnol exilé à Bruxelles, est un conducteur de métro. Un jour, à une station, il voit se précipiter un jeune homme sous les roues de sa rame. Il ne peut s’arrêter à temps et le heurte, tuant celui-ci. Ainsi commence le film noir Entre la vie et la mort du réalisateur chilien Giordano Gederlini. Pour éclaircir les causes du suicide du désespéré, le réalisateur nous entraine ensuite dans une histoire aux multiples rebondissements où le grand banditisme côtoie les indépendantistes basques.

Méchants qui tirent dans tous les coins avec de l’armement lourd,  billets de banque qui voyagent dans un sac de sport sans oublier des flics pas très doués qui tentent de découvrir la vérité, le scénario plutôt bien ficelé alterne les séquences inhérentes au genre. De plus,  le travail remarquable du chef opérateur Christophe Nuyens qui met en lumière les friches industrielles et les immeubles austères de la ville de Bruxelles, renforce l’atmosphère anxiogène du film.

Mais au-delà d’un film d’action, Entre la vie et la mort est surtout une tragédie qui produit une intéressante analyse sur la filiation. En effet, on apprend assez tôt que Hugo, la victime, est le fils de Léo, le conducteur alors que l’inspectrice Virginie (Marine Vacth) en charge de l’enquête est la fille du commissaire (Olivier Gourmet). Ayant tué son propre fils, Léo ne peut que s’interroger sur la place qu’il a eue comme père. En effet, quelle est sa responsabilité dans le chemin que son rejeton a choisi et qui l’a mené à finir ses jours sous les roues de sa rame ? Tout le film est ainsi hanté par la question de la paternité surtout que  le couple père/fille du côté policier viendra en miroir compléter ce thème. En effet, même si les membres de cet autre duo sont dans une situation totalement différente, leur relation étant en pleine évolution, les questionnements restent finalement les mêmes : quelle place peut laisser le père à sa fille qui doit apprendre à prendre son autonomie sans renier sa filiation ?

Donnant ainsi beaucoup d’épaisseur à ses personnages, le réalisateur dépasse les stéréotypes inhérents au genre,  permettant ainsi au spectateur de découvrir au-delà de la pure action un sens aux événements et réflexions qui parcourent le film. 

Avec son thriller Entre la vie et la mort, Giordano Gederlini nous propose une histoire passionnante, entre tragédie et film d’action, à découvrir en salles.

Laurent Schérer

La bande-annonce :