Porté par une excellente Mélanie Thierry, La vraie famille de Fabien Gorgeart est un film qui traite avec finesse d’un sujet délicat en questionnant précisément le rôle des familles biologiques ou d’adoption dans l’épanouissement et l’équilibre des enfants.

La critique :

Après un premier long métrage réussi, Diane a les épaules, Fabien Gorgeart s’inspire pour son second film de son histoire personnelle. Il met ainsi en scène dans La vraie famille Anna (Mélanie Thierry) et Driss (Lyess Salem), heureux parents de deux garçons Adrien et Jules, et famille d’accueil pour un troisième, Simon. Le film va épouser le point de vue d’Anna qui a tissé des liens étroits avec Simon et peine à envisager sereinement la séparation avec celui-ci. En effet, Simon va pouvoir retrouver sa place auprès de son père (Felix Moati) qui a été en dépression durant des années après la mort de la mère de l’enfant.

Le scénario aurait pu tomber dans la facilité en montant en mélodrame les tiraillements de la mère adoptive entre raison et sentiments. Il n’en est rien. Fabien Gorgeart a su au contraire trouver un juste équilibre entre scènes tire-larmes et moments de légèreté, aidé en cela par de magnifiques comédiens. Mélanie Thierry est ici impériale dans le rôle d’Anna. Sur son visage s’inscrit à tout moment l’amour qu’elle porte à Simon, sa joie de vivre mais aussi sa déception, sa tristesse de le perdre ou sa résignation.

Les jeunes acteurs apportent au film une vitalité, un naturel et un ancrage réaliste qui le dynamise. C’est un long-métrage dans lequel d’impayables garnements embobinent leurs parents qui les manipulent à leur tour. Cependant au bout de la chaîne, le père de Simon ne se rend pas toujours compte de ce qu’il se passe vraiment quand l’intérêt de la mère adoptive prévaut sur celui de l’enfant.

Au final, un film sincère qui traite avec finesse d’un sujet délicat, en questionnant précisément le rôle des familles biologiques ou d’adoption dans l’épanouissement et l’équilibre des enfants.

Une belle réussite.

Laurent Schérer

La bande-annonce :