Après Fog, Mad Will continue son exploration du cinéma de John Carpenter avec un autre chef-d'oeuvre du maitre : Prince des ténèbres . Sorte de relecture moderne des Quatermass anglais, un classique du cinéma d’épouvante à redécouvrir absolument. Disponible chez notre partenaire Shadowz !

Le prince des ténèbres est littéralement un film autour de la décomposition. Les personnages voient ainsi leurs croyances religieuses ou scientifiques disparaître progressivement devant la figure du mal millénaire à laquelle ils font face et qui déclare : « ni le Saint-Esprit ni le Dieu du Plutonium ne viendront vous sauver ». C’est également la décomposition sociale qui est évoquée avec cette armée de sans domicile fixe qui encercle l’église ou ce groupe de scientifique qui dès le début se fracture face à la menace. C’est enfin l’esprit humain qui se désagrège comme dans cette magnifique scène où un infecté se regarde dans un miroir et tombe en larmes. Carpenter montre que la décomposition amène à l’échec.  Les personnages désunis du film ne ratent-ils pas tout ce qu’ils entreprennent dans le film ? L’histoire d’amour dans ce long-métrage est brisée par un religieux dont la foi chancelle. 

Le prince des ténèbres est définitivement anti-hollywoodien en ne montrant pas de gentils héros, mais des êtres parfois corrompus et souvent désespérés. C’est le film d’un cinéaste qui rêvait de faire un cinéma populaire de qualité à la Howard Hawks pour un grand public qui finit par le rejeter, car il ne voulait voir que des blockbusters. Carpenter a quand même décidé de continuer la lutte avec ses maigres moyens et signe avec Le prince des ténèbres un classique de plus dans sa riche carrière.