Nous revenons pendant toute la durée du Festival de Cannes qui se tient cette année 2023 du 16 au 27 mai, sur des films qui ont été primés lors de précédentes éditions et que nous avions chroniqués lors de leur sortie en salles.
Aujourd’hui #4/12 : Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier, prix d’interprétation féminine 2021 pour Renata Reinsve.

Porté par une superbe Renata Reinsve, prix d’interprétation féminine à Cannes pour ce rôle, Julie (en 12 chapitres), la nouvelle réalisation de Joachim Trier, est une comédie dans laquelle le savoir-faire du réalisateur norvégien ne se dément pas. À voir sans tarder.

Pour voir Julie (en 12 chapitres) depuis votre canapé cliquez ici : Accès au film

La critique :

Fin analyste de la psychologie humaine, le réalisateur Joachim Trier ne déroge pas à la règle avec son dernier long métrage : Julie (en 12 chapitres).

Dans cette comédie nous découvrons Julie, une jeune femme qui se cherche tant professionnellement que sentimentalement. Après avoir testé plusieurs métiers et plusieurs amants, elle semble se stabiliser au contact d’Aksel (Anders Danielsen Lie), un auteur reconnu de bandes dessinées «underground ».

Le récit organisé en douze chapitres propose des moments de vie de Julie dans lesquels le cinéaste analyse sa relation aux autres ou ses réflexions dans un cadre plus introspectif. Ce découpage en chapitre permet de donner un rythme et une trame à un scénario dans lequel la trentenaire virevolte au gré de ses envies et des circonstances. Ces moments sont les briques nécessaires à la construction du personnage à l’écran.

Personnage solaire, porté par une superbe Renata Reinsve, prix d’interprétation féminine à Cannes pour ce rôle, Julie agace par son indécision, tout en étant attendrissante dans sa recherche de l’accomplissement de soi. Elle teste, essaye, et recommence sans se formaliser plus que cela en cas d’échec. Peu importe la forme que prendra sa quête, elle ne semble jamais découragée dans sa recherche du bonheur. Elle a en effet encore le temps. Personnage inconstant mais entier, elle apporte toujours à son entourage de l’amour et du bien-être, que ce soit à sa famille ou à ses amants. Seul son père, égocentrique et hypocondriaque, ne semble pas sensible au charme de la jeune femme.

Enfin, Julie est un personnage révélateur de son époque. Le cinéaste norvégien assène, mine de rien, des critiques sévères sur la bien-pensance et la moutonnerie de la société contemporaine. Il aborde ainsi les sujets dans l’air du temps, écologie, véganisme, bien-être personnel et souligne le rôle négatif des médias tels que la télévision ou les réseaux sociaux.

Mais surtout  Joachim Trier s’attaque aussi à des sujets aussi graves que l’âge, la maladie ou la mort, qui donnent à cette comédie un ton plus existentiel.

Une réflexion à ne pas manquer autour d’une jeunesse en quête de repères dans une société malheureusement axée sur le paraître !

Laurent Schérer

La bande-annonce :

Pour voir Julie (en 12 chapitres) depuis votre canapé cliquez ici : Accès au film