Ce film brosse le portrait très juste d’une adolescente, Christine « Lady Bird » Mac Pherson, magnifiquement interprétée par Saoirse Ronan (Agatha dans The grand Budapest hotel). Greta Gerwing, dont c’est le premier film en tant que réalisatrice (c’est la Frances de Frances Ha) maîtrise visiblement son sujet que ce soit à travers la photo, les décors, et surtout son scénario qui possède le tour de force de donner un aspect « déconstruit » au film alors qu’il est évident à travers les renvois permanents au sein de son récit que le scénario est ciselé dans ses moindres détails. On va s’attacher au fur et à mesure à cette Lady Bird, partageant ses forces et ses faiblesses, son envie d’émancipation, ses besoins d’amour et de tendresse, elle qui porte si bien son nom quand elle désire s’envoler au sens propre et  prendre l’avion pour fuir son foyer qu’elle ressent comme étouffant, et sa ville de Sacramento qu’elle juge désespérément ennuyeuse.  On sympathisera avec ses révoltes ou on la jugera au contraire égocentrique, telle qu’une adolescente peut l’être. Mais le film dans son final manque malheureusement d’audace et nous laisse un goût amer, à moins que cela soit justement le souhait de la réalisatrice de montrer une Amérique qui ne laisse pas s’exprimer d’autres rêves que celui de l’ «American way of life» pourtant obsolète.


L.S.