La route sauvage est une adaptation d’un roman de Willy Vlautin, Lean on Pete, par Andrew Haigh. Il conte l’histoire d’un adolescent Charley, (Charlie Plummer qui fournit là une sublime interprétation) élevé par son père et qui, se retrouvant seul, part à la recherche d’une tante qu’il a connue étant plus jeune. Nous sommes tout autant dans un récit d’apprentissage que dans un road movie.

  Et comment ne pas évoquer la superbe photographie de Magnus Jonck qui participe à ce sentiment d’aventure ? Mais le film n’est pas seulement un régal pour les yeux, c’est aussi un portrait assez poignant d’une Amérique pour laquelle le rêve américain ne s’est pas réalisé. Au final on hésite entre le western (pour les espaces, les chevaux, et l’aventure) et le roman social pour la galerie de  personnages croisée par Charley sur sa route. Le jeune homme enchaîne en effet de bonnes et de mauvaises rencontres qui seront soit des épreuves, soit des moments de repos et de détente dans sa quête. Dans un univers à la croisée de ceux de Steinbeck et de Faulkner, La route sauvage est un film dense et intense.

L.S.