Nul homme n’est une île est un documentaire utile, agréable et enthousiasmant. Après La ligne de partage des eaux, où nous suivions par étapes le cours de la Loire et son « aménagement », Dominique Marchais propose à ses spectateurs de rencontrer des personnes investies au quotidien dans la défense de l’environnement et dans une pratique démocratique qui en respecte l’esprit.

Des agriculteurs membres de la coopérative des Galline Felici en Sicile, des élus locaux du Voralberg en Autriche qui promeuvent une gestion équitable de la forêt, un architecte suisse que nous suivons dans une promenade commentée, le film nous donne ainsi à observer des personnes qui nous indiquent comment fonctionner ensemble sans polluer et sans détruire. On se prend alors à rêver d’une terre où chacun aurait autant de conscience écologique.

En sortant de ce film on sait au moins une chose :  un autre monde est possible. À nous par notre comportement et nos achats de favoriser ceux qui agissent déjà pour la planète sans prêter attention aux bonimenteurs qui essaient vilement de nous persuader à longueur de journée que la pollution est un mal nécessaire pour l’emploi et un passage obligé contre la famine. Loin d’un repli sur soi délétère, le réalisateur nous présente dans ce film une intelligence collective créatrice. Stimulant !

Laurent Schérer