Comment peut-on insuffler du suspens à une rencontre sportive dont on connaît le résultat ? Le film de Janus Metz, Borg/Mac Enroe réussit haut la main cette gageure en reconstituant parfaitement l’époque où s’affrontèrent pour la finale de Wimbledon ces deux monstres sacrés John Mc Enroe, joué par Shia Labeouf et Bjorn Borg joué par Sverrir Gudnason. Le sport spectacle devient, 37 ans après, le spectacle donné par « Iceborg » et « Superbrat » surnom des joueurs que leur avait attribué la presse britannique de l’époque. Les amoureux du tennis se doivent donc de ne rater le film sous aucun prétexte, celui-ci étant encore plus captivant qu’un vrai match ! Mais il serait dommage pour ceux qui ne sont pas des afficionados de ne pas le voir, car Borg/Mac Enroe dépasse le monde du tennis. Il retrace la vie de deux hommes qui sont arrivés au sommet de leur art et que tout est sensé opposer dans un duel de titans, mais qui finalement se retrouvent grâce à des valeurs communes de dépassement de soi. Le film alterne les séquences sur la vie de l’un et de l’autre, ponctuées par des moments où l’on découvre les deux hommes, rassemblés dans des plans tournés en steady cam ou en caméra à l’épaule pour souligner la fluidité des échanges. De la même façon que les super-héros marvelliens sont indémodables et que la licence fonctionne toujours, ces super héros du tennis ont encore la capacité de nous faire rêver. Qu’importe le résultat !


L.S.