Sélectionné hors compétition au dernier festival de Cannes, Demons in paradise est le premier film documentaire tamoul sur la guerre civile au Sri Lanka. Ce long-métrage est important pour le devoir de mémoire, car il retrace par le biais de  témoignages des participants ce conflit autodestructeur qui a duré entre 1983 et 2009. Accompagnant les différents protagonistes qu’il force au dialogue par la magie du cinéma, le réalisateur Tamoul Jude Ratnam montre dans sa première réalisation toute la cruauté de cette guerre, inutile comme toutes les autres et qui a laissé des séquelles et des traumatismes dans la population civile. (100 000 morts, 35 000 disparus, 1 million d’exilés, pour un pays qui compte aujourd’hui 20 millions d’habitants).

Agé de 5 ans lors du début de cette guerre initiée par des massacres de Tamouls dans la capitale Colombo puis dans tout le pays, Jude Ranam cherche par ce film à « rompre le silence et mettre à nu les cicatrices pour les soigner » afin que ce conflit ne se renouvelle pas.  On ne peut que l’encourager et l'aider en promouvant ce témoignage indispensable.

L.S.