Après avoir travaillé une trentaine d’années comme domestique pour la même famille, Teresa (Paulina García) est licenciée. A 54 ans, acceptant un nouvel emploi loin de Buenos Aires, elle doit traverser le désert argentin. Lors d’une étape au Sanctuaire de la Défunte Correa, lieu surréaliste, particulièrement cinégénique, où des milliers d’adeptes des croyances les plus diverses viennent satisfaire leur besoin de spiritualité, elle perd son sac de voyage. Délestée de la dernière chose qui la reliait encore à son passé, Teresa s’ouvre alors petit à petit à des sensations nouvelles aux côtés de Gringo (Claudio Rissi), routier qui prétend l’aider à retrouver son précieux bagage.

   La fiancée du désert est un premier long-métrage d’une grande délicatesse. Il ne se passe rien d’autre que le lent tissage d’un lien entre deux solitaires endurcis, et pourtant on ne s’ennuie pas, grâce aux interprétations subtiles des deux comédiens que Cecilia Atán et Valeria Pivato ont réuni. Sans fanfare ni trompettes, les deux réalisatrices filment l’éveil du désir d’une femme ordinaire à travers une foule des détails qui sont comme autant de petits pas en avant de l’oiseau tout juste libéré de sa cage qui hésite à se lancer dans l’inquiétant vaste monde qui lui est désormais accessible.

F.L.